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Corbeil, la Grèce, l’Europe…

Le 12.02.2012, plus de 500 000 Grecs se sont rassemblés devant l’Assemblée Nationale qui allait voter le plus drastique plan « de redressement ». L’image ci-contre révèle l’importance de cette manifestation pacifique, réprimée sous des nuées de lacrymogènes. Mais ce sont la « destruction des monuments », la casse, les violences qui ont occupé les médias. Les personnes ordinaires qui luttent pour leur survie en Grèce, en France, en Italie, au Portugal, devant Wall Street ne sont pas médiatiques. En Hongrie, Victor Orban, premier ministre de la droite extrême, ne s’embarrasse pas de la Constitution et des droits qu’elle garantit aux citoyens. Là aussi, comme en France, la droite extrême prétend mettre fin à l’incurie, faire la morale à ceux qui ont pris des habitudes «  laxistes » à force de vouloir tout simplement vivre en démocratie. En Italie, comme en Grèce, voilà des gouvernements « de techniciens compétents » (= de technocrates et de banquiers) nommés, non élus. À quoi cela sert désormais de voter ? Et l’extrême-droite est à la manœuvre. Raciste et régionaliste en Italie : « pourquoi le riche Nord paierait-il pour les fainéants du Sud ou pour les étrangers ? ». D’une duplicité rare en Grèce : après avoir applaudi des deux mains toutes les mesures qui « rétablissaient l’ordre dans ce pays de désordre », après avoir siégé au gouvernement, elle a refusé de voter le dernier plan du 12.02, sous prétexte de se soucier « des salariés et des retraités qui souffrent ». Mais en quoi tout cela nous intéresse ? Nous vivons en France. L’Europe est loin. Voyons pourtant si notre quotidien ne se ressemble pas quel que soit le pays. Logement : en Grèce, où, au prix d’énormes sacrifices, les gens modestes sont propriétaires de leur toit, on parle aujourd’hui des sans-logis et des mal-logés, car les surtaxes imposées « pour renflouer les caisses publiques vides » provoquent des expulsions. Salaires et emploi : le « miracle » allemand n’est qu’un mirage. À l’université, des équipes scientifiques de qualité sont menacées de fermeture : pas assez « innovantes » (= non rentables pour les financeurs). Des chercheurs sont réduits à travailler sans être payés pour ne pas perdre leur statut et garder le mince espoir de sortir un jour de la précarité. Gauche et droite : en Espagne, la droite serait-elle revenue au pouvoir si la gauche n’avait pas mené une politique de soumission aux intérêts capitalistes ? Cette droite prépare aujourd’hui une « réforme du travail » facilitant les licenciements : elle « permettra à plus de chômeurs de trouver un emploi » (sic). Dette : avons-nous vraiment « vécu au-dessus de nos moyens » (comme on le répète pour les Grecs) ? Sommes-nous coupables d’avoir demandé des augmentations des salaires et « d’appauvrir » ainsi nos pays ? Vous ne le savez peut-être pas : la Grèce, en 2004, recevait les félicitations de ceux qui l’enfoncent aujourd’hui. Elle était compétitive : « coût du travail » bas, code du travail « souple », syndicalisme conciliant, lois « modernes ». Mais ses comptes étaient déjà dans le rouge, falsifiés par ceux qui se servaient allègrement dans la caisse. La compétitivité s’est enfuie ensuite vers les pays voisins nouveaux membres de l’UE (Bulgarie, Roumanie…), où le « coût » est moindre. Aujourd’hui, les Grecs font la queue à la soupe populaire, le gouffre financier est abyssal, la récession féroce. Quand Sarkozy et le MEDEF en France vantent la compétitivité, peut-être pensent-ils à ce modèle ! Et l’espoir alors ? Sommes-nous condamnés à l’austérité perpétuelle pour « assainir les finances publiques » ? À l’inscription de la règle dite d’or (équilibre obligé des budgets des pays) dans la Constitution ? À la suppression de la démocratie, à la soumission à la finance ? À l’alternance d’une gauche ou d’une droite dont nous ne voyons pas de différence autre que le nom ? À un Mécanisme européen de stabilité (MES), voté par la droite grâce à l’abstention complaisante de la majorité des députés socialistes, qui « aide » les pays sous condition de « réductions drastiques des déficits » ? Nos amis, nos camarades grecs ont les yeux rivés sur nous, qui avons encore la chance d’envisager l’avenir, de construire des alternatives. Le Front de Gauche, la démarche des communistes en son sein, suscitent intérêt et espoir. Ils nous exhortent presque de réussir, comme si notre réussite allait leur donner la force dont ils ont besoin pour mener le combat dans lequel ils s’épuisent. Oui, des luttes, des résistances, des euromanifestations puissantes. Que chacun combatte là où il se trouve, avec ses  propres armes, pour ses propres enjeux. Que toutes ces batailles se mènent en commun, et que dans chaque pays des avancées réelles voient le jour. Que des étapes se franchissent contre le capitalisme et que chacun d’entre nous puisse, selon ce slogan si poétique et réaliste des indignés athéniens, « devenir le changement qu’[il] souhaite voir ». Voilà la meilleure preuve de notre solidarité, de notre fraternité. Pour aller plus loin : http://essonneinfo.fr/91-essonne-info/21082/les-yeux-tournes-vers-la-grece/  

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Corbeil, la Grèce, l’Europe…

Par Dina Bacalexi, le 11 March 2012

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